Cérémonie d’ouverture officielle de la 15e édition de la biennale de l’art africain contemporain
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Représentants des Etats-Unis d’Amérique et de la République du Cabo Verde, pays invités d’honneur,
Madame le Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Culture,
Monsieur le Secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires privés,
Monsieur le Président du Comité d’Orientation,
Madame la Secrétaire générale de la Biennale,
Mesdames et Messieurs les membres du Jury international d’attribution des prix,
Mesdames et Messieurs les représentants de la communauté littéraire et artistique,
Madame la Directrice artistique de la Présente édition,
Chers artistes, chers amis du monde des arts,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
En ma qualité de Premier Protecteur des Arts et des Lettres, aux termes de la Constitution de la République du Sénégal, je voudrais exprimer toute ma satisfaction et le plaisir que j’éprouve de retrouver, en ce jour, la grande famille de la culture, à l’occasion de l’ouverture officielle de la 15ème édition de la Biennale de l’Art africain contemporain.
Pendant un mois donc, du 07 novembre au 07 décembre 2024, Dakar et le Sénégal seront au cœur d’un bouillonnement artistique intense.
Je voudrais saisir cette heureuse opportunité pour souhaiter la cordiale bienvenue, au pays de la Teranga, à nos hôtes qui viennent du monde entier. Votre présence fraternelle constitue une illustration de la vocation internationale de la Biennale de Dakar.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi ensuite de féliciter, chaleureusement, les artistes qui viennent d’être distingués des prestigieux prix de la Biennale.
A travers ces figures de proue dont le jury a salué la qualité de la production, je voudrais rendre hommage à tous les créateurs, les 129 artistes du programme officiel « IN » comprenant les trois pavillons nationaux, et à ceux des manifestations « OFF » qui étendent les limites géographiques de la Biennale au-delà de Dakar intra-muros.
Tous, dans le sillage de vos illustres devanciers dans l’organisation de cette belle manifestation depuis 34 ans, contribuez à rapprocher les Peuples à travers le langage si puissant de l’Art.
Et comment, à ce moment de mon propos, ne pas prendre le risque de parcourir les travées des souvenirs vivaces de la Biennale de Dakar, saluer les silhouettes d’amis, passés dans l’autre monde mais dont le souvenir, les sourires et les traits de génie, ont façonné en quelque sorte l’esprit de Dakar’t, Je pense à Issa Samb plus connu sous le nom de Joe Ouakam, Ousmane Sow et Souley Keita. Je pense à Ndary Lo, Alpha Sow, Ibrahima Kébé. Je pense à Djiby Ndiaye, Amadou Kré Mbaye, Moussa Baidy Ndiaye et Kata Diallo. Je pense à Moustapha Dimé, Amadou Sow et Diop Sambalaye et à bien d’autres encore.
A tous, je dis au nom de la République reconnaissante : Nous ne vous oublierons jamais !
C’est alors, le moment d’adresser mes vives félicitations au Comité d’orientation, au Secrétariat général de la Biennale, aux commissaires d’exposition, aux membres du jury, aux scénographes, aux directions et commissions techniques.
Je n’oublie pas tous ceux qui, dans l’anonymat des coulisses, et dans des conditions bien des fois extrêmes, déploient des efforts incommensurables, jour et nuit, pour que la Biennale de Dakar conserve son lustre et rayonne encore davantage.
Je voudrais également relever le choix de l’organisation de rendre hommage à deux artistes plasticiens talentueux, Anta Germaine Gaye, spécialiste reconnue de la peinture sous-verre, et Mohamadou Ndoye dit Ndoye Dout’s, disparu il y a près d’un an. Ces deux créateurs ont en commun un engagement social notable.
Mouhammadou N’Ndoye Dout’s, rappelé si jeune auprès du Seigneur, s’est particulièrement distingué au sein de sa communauté par des actes de bienfaisance et de solidarité, notamment la construction de salles de classe et la fourniture d’équipements et de consommables à des établissements de santé, entre autres ! Qu’il repose en Paix dans sa terre source du Djender qu’il aura tant aimée et si bien servie.
Quant à Anta Germaine Gaye et de l’avis unanime, son sourire éclatant et bienveillant rassure et réconforte, autant que son immense talent mis au service d’une technique picturale qui prend la réalité à rebours. Professeur d’éducation artistique, elle exerce avec Amour son métier et ravit nos sens par la qualité méticuleuse de ses œuvres. Nous lui souhaitons une longue vie au service du Beau et de sa mission de transmission de son Savoir !
La Biennale de Dakar, dont nous célébrons la quinzième édition, s’est imposée, au fil des années, comme une activité de référence en matière d’art contemporain en Afrique et dans le monde. Un événement majeur de promotion de la culture en général, du marché de l’Art en particulier. En dépit des menaces de toutes natures qui auraient pu entraver sa croissance, elle est demeurée une plateforme d’expression artistique remarquable.
Cette permanence dans l’innovation, nous le devons à l’appui substantiel de l’État du Sénégal, aux contributions des partenaires institutionnels et privés, auxquels je voudrais exprimer toute notre gratitude pour leur accompagnement jamais démenti.
L’engagement des artistes plasticiens qui portent la Biennale comme un joyau précieux, façonné de leurs mains, je devrais dire de leurs pinceaux et burins, est aussi un phare puissant qui illumine et oriente cette grande manifestation culturelle, au-delà des frontières de notre Continent. La passion des artistes et de tous ceux qui aiment l’Art et le font vivre est, en effet, un moteur puissant pour cette manifestation. Le gage de sa pérennité en dépit des vents contraires.
Je me réjouis, qu’avec la Biennale de l’Art africain contemporain, Dakar et le Sénégal renforcent leur position d’espaces de création et de réflexion autour de l’esthétique de l’Art comme des grands enjeux de notre monde en mutation.
C’est pour cette raison que je tiens à saluer le thème de la présente édition : « The wake, l’éveil, le sillage, xàll wi » et félicite la Directrice artistique pour son éminente contribution à la réflexion.
Cette thématique montre que l’une des fonctions essentielles de l’Art réside dans le fait de capter l’évanescent, le transitoire, le fugitif d’un monde en perpétuel mouvement, pour lui donner consistance, profondeur et densité. Une vocation artistique assumée consiste donc à organiser le chaos du monde pour lui attribuer un sens.
Mesdames et Messieurs,
La culture reflète nos identités et les nourrit en retour. Partout où nous allons, nous portons à nos semelles et laissons traîner dans notre sillage, la poussière de notre terre d’origine et de ses cultures. C’est bien la culture qui donne un liant à notre trajectoire individuelle et collective, menacée d’éparpillement en raison des agressions multiformes de la vie moderne. La culture, dans sa diversité, est le terreau fertile à notre commun vouloir de vie collective.
L’émotion qui nous saisit devant l’œuvre d’art peut modifier durablement notre vision du monde et orienter nos actions. L’artiste a ceci de commun avec l’homme politique et l’homme d’État qu’il est sensible à la destinée de sa communauté. Il anticipe les mutations sociales et est aussi visionnaire. Son rôle pour mobiliser les énergies, celles de la jeunesse notamment, s’avère donc important.
L’Art facilite la compréhension du monde, le rend moins angoissant et aide à défricher la place que l’homme doit y occuper, en symbiose avec tous les autres êtres, composantes à part entière du vivant. Une telle posture indique que l’esthétique et l’éthique s’alignent sur les mêmes références.
L’Art, a-t-on coutume de dire, est un antidestin. Il contourne la finitude de la vie humaine pour inscrire l’œuvre dans l’éternité. J’ajoute qu’il contribue aussi à conjurer les peurs qui inhibent pour mettre en exergue la beauté, la volonté, le courage.
Ces peurs qui inhibent, symbolisées par le contexte géopolitique international troublé ainsi que les menaces environnementales, nous édifient à suffisance sur le besoin impérieux de cultiver la paix et la concorde entre les Peuples et au sein des nations. En ce sens, le message de paix des hommes de culture doit être mieux entendu.
Je voudrais par ailleurs saluer les deux pays invités d’honneur de la présente édition de la Biennale, les Etats-Unis d’Amérique et la République de Cabo Verde, tous très proches du Sénégal. Ces deux grands pays de culture et de diversité, partenaires bilatéraux traditionnels du Sénégal, apporteront, je n’en doute point, à travers leurs artistes et leurs créations, une contribution de qualité à la manifestation.
Mesdames et Messieurs,
Dès mon accession à la magistrature suprême, j’ai invité mes compatriotes à cultiver le sens de l’éthique dans leurs attitudes et leurs actions. En exprimant ce souhait, j’ai à cœur de façonner une conscience collective orientée vers la mobilisation des énergies et des intelligences afin que nous puissions affronter, dans les meilleures dispositions, les immenses défis du présent et du futur, en puisant dans les richesses morales inépuisables de nos cultures.
L’éthique, vous le savez, est une valeur cardinale de nos cultures et traditions. Voilà pourquoi, le gouvernement conduit par Monsieur le Premier Ministre Ousmane Sonko inscrit les valeurs de JUB-JUBAL-JUBBANTI au cœur nos actions. On pourrait traduire ces mots en substance par : Droiture et Rectitude par l’exemple : JUB et JUBBAL. Rectification des torts causés à autrui et à la communauté : JUBBANTI. Tels sont les mots-clés à mettre en œuvre à tous les niveaux par chacun d’entre nous et, plus particulièrement, par ceux qui exercent une parcelle de la Puissance publique.
La gouvernance politique bien pensée s’articule naturellement autour de ces fondements culturels.
Accomplir cette exaltante mission revient à s’aligner sur la Constitution qui proclame dans son Préambule, l’attachement profond du Peuple du Sénégal souverain « à ses valeurs culturelles fondamentales qui constituent le ciment de l’unité nationale » et reconnaît le principe du « respect des spécificités culturelles de toutes les composantes de la Nation ».
Je serai donc attentif, dans la mise en œuvre de notre politique culturelle, à l’identification, la préservation et la valorisation de notre patrimoine. Le patrimoine culturel nourrit nos imaginaires et assure, par sa transmission aux générations futures, la survivance de nos cultures. A cet égard, j’accorde un intérêt tout particulier aux volets suivants :
- L’économie de la culture, pour soutenir toutes les filières et favoriser l’essor d’entreprises et d’industries culturelles et créatives vecteurs d’emplois pour les jeunes et les femmes, en particulier. Le secteur renferme en effet un fort potentiel en création d’emplois et de richesses qu’il importe de mieux connaître, d’organiser et d’exploiter par un accès facilité aux données culturelles, l’accompagnement des créateurs par la professionnalisation et le financement, entre autres.
- Le numérique, devenu incontournable, pour valoriser, sur les différentes plateformes, les créations de nos artistes et offrir davantage d’opportunités d’emplois aux jeunes. Le numérique occupe une place de plus en plus importante dans l’économie de la culture. Le rapport de 2018 sur la Convention 2005 de l’UNESCO intitulé « Repenser les politiques culturelles : la créativité au cœur du développement » précise que les technologies numériques ont transformé la chaîne de valeur culturelle si bien que l’économie culturelle est de plus en plus numérique. Le numérique offre une opportunité à saisir dans la valorisation de notre riche patrimoine immatériel. Le secteur culturel national devra davantage saisir et exploiter les potentialités considérables offertes par le numérique.
- Le renforcement de la décentralisation culturelle, par un soutien plus affirmé à l’administration culturelle locale et aux événements se tenant sur l’ensemble du territoire national. Je tiens, à ce propos, dans un souci d’équité territoriale, à ce que l’offre culturelle bénéficie à tous nos compatriotes et que, parallèlement, le besoin d’expression culturelle ainsi que de valorisation du patrimoine des communautés soit comblé. Il en va de notre cohésion nationale.
Dans la mise en œuvre de cette politique, l’État sait pouvoir compter sur l’engagement, la générosité de la famille de la culture et de tous les partenaires attentifs au devenir de ce secteur.
Dans la marche résolue vers le mieux-être de toutes les composantes de la Nation, la culture, eu égard à sa dimension transversale, est appelée à insuffler un supplément d’âme à nos politiques pour qu’elles adhèrent sans cesse, et mieux, à ce que nous sommes et aspirons à devenir. En nous définissant et en nous situant par rapport au reste de l’humanité, la culture participe de notre souveraineté morale et intellectuelle. Elle garantit également le respect de tous ceux qui ont des histoires, des visions du monde différentes, dès lors que s’engage un dialogue fécond, d’égale dignité et mutuellement bénéfique, aux fins de renforcer le partenariat et la compréhension mutuelle.
Mesdames et Messieurs,
Je ne saurais terminer sans rappeler, à titre de viatique, une sagesse bien de chez nous qui enseigne qu’une seule main ne saurait applaudir ; autrement dit, toute vraie réussite ne peut être que collégiale. J’en appelle donc au sens élevé des responsabilités de tous les acteurs pour cultiver, ensemble, les vertus de la solidarité, de la concertation, de la collaboration, entre l’Institution étatique et les professionnels de la culture, entre les artistes eux-mêmes, avec nos partenaires aussi.
C’est bien à cette condition que nous parviendrons à relever, ensemble, les défis de la contribution du secteur culturel au développement économique et social, à notre souveraineté intellectuelle ainsi qu’à la valorisation de notre identité d’Africains.
J’exprime enfin le souhait ardent que les créations de nos valeureux artistes contribuent à combler nos besoins esthétiques, aident à une meilleure compréhension du monde et, par la qualité et la pertinence de leurs contenus, facilitent l’éducation des enfants et de la société dans son ensemble. L’Art distrait, fait rêver et réfléchir ; il enseigne et éduque.
En invitant les populations, particulièrement les jeunes, à prendre part massivement aux différentes manifestations de la Biennale, je souhaite une bonne fête de la culture à toutes et à tous.
C’est sur ces vœux que je déclare officiellement ouverte la 15ème édition de la Biennale de l’Art africain contemporain 2024.
Je vous remercie de votre attention.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 06 novembre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
Le Président de la République s’est incliné, à l’entame du Conseil des Ministres, devant la mémoire de Monsieur Mamadou Moustapha BA, ancien Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, rappelé à Dieu le lundi 04 octobre 2024. Il a présenté les condoléances de la Nation à sa famille et au personnel du Ministère.
Le Chef de l’Etat a ensuite réitéré son appel aux acteurs politiques et aux populations pour le déroulement dans le calme, la sérénité et le respect des règles démocratiques de la campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Il a demandé au Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de prendre, conformément aux lois et règlements, toutes les mesures et dispositions qui s’imposent pour une campagne électorale apaisée sur l’étendue du territoire national.
Le Président de la République a évoqué la question de la formalisation du secteur informel. Il a, dans ce sens, demandé au Gouvernement de définir avec toutes les parties prenantes, une doctrine nationale de formalisation du secteur informel autour d’une meilleure structuration des activités et des acteurs, mais également d’une réorganisation optimale de l’encadrement des différentes entités de l’Etat dans les domaines de la formation, du financement, de la fiscalité et de l’installation dans des zones spéciales, sites et espaces dédiés. Dans cet élan, il a indiqué au Premier Ministre l’importance de la tenue de concertations avec les Chambres consulaires du Sénégal pour accélérer la transformation systémique de l’économie informelle.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, rappelé son attachement particulier à la modernisation de l’Artisanat national, secteur stratégique dans la transformation de l’économie informelle et l’amélioration globale de la productivité nationale. Il a souligné l’urgence pour les structures publiques d’encadrement et de financement (DER/FJ, 3FPT) d’accentuer leurs efforts aux côtés des interventions de l’Agence de Promotion et de Développement de l’Artisanat (APDA) et des Chambres des métiers pour soutenir davantage les unités de production des artisans du Sénégal qui doivent évoluer rapidement en véritables PME ou PMI. Il a, d’ores et déjà, demandé au Premier Ministre de saisir l’opportunité de la création prochaine de l’entité de mutualisation et de centralisation des achats publics, pour accentuer la responsabilisation des artisans locaux dans l’exécution de la commande publique. Dès lors, il convient, pour toutes les filières de promouvoir le « made in Sénégal » et la consommation des produits locaux à travers les espaces commerciaux, sites d’expositions et foires.
Le Président de la République s’est félicité de l’organisation régulière du mois du « Consommer local ». Il a signalé l’impératif de la modernisation et de la réorientation de la Foire internationale de Dakar vers la promotion et la valorisation de la production nationale.
Evoquant le rôle fondamental de la culture dans l’agenda national de transformation, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement la place primordiale de la culture dans la « Vision Sénégal 2050 ». Il a adressé ses félicitations et encouragements aux acteurs culturels pour leur rôle majeur dans le rayonnement du Sénégal, la préservation de la stabilité sociale et du vivre ensemble dans le respect de nos valeurs et traditions. Il a exhorté le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture et le Secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique à veiller à la décentralisation soutenue des actions, auprès des populations, dans l’élaboration inclusive et l’exécution consensuelle de l’agenda culturel du Sénégal. Il a également demandé au Gouvernement de lui proposer un programme national de réalisation d’infrastructures culturelles intégrant les Pôles et prenant en compte les spécificités et potentialités de nos terroirs.
Le Président de la République a invité le Ministre de la Culture à davantage travailler à la vulgarisation de notre patrimoine culturel et historique et de veiller à la préservation du patrimoine historique classé notamment Gorée, île-mémoire, qui doit bénéficier d’une attention spéciale. Pour clore ce chapitre, il a informé le Conseil qu’il présidera, le jeudi 07 novembre 2024 au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose, la cérémonie d’ouverture de la 15ème édition de la Biennale de l’Art africain contemporain.
Parlant du tourisme qui demeure un secteur moteur de croissance et de création d’emplois, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre du Tourisme et de l’Artisanat de redynamiser l’ensemble des organismes de promotion de la « destination Sénégal » en parfaite synergie avec les acteurs locaux, les opérateurs de circuits touristiques et autres professionnels du secteur. Il a indiqué l’impératif d’une maitrise stratégique des aménagements et des constructions d’établissements hôteliers et touristiques sur le littoral national et les sites placés sous la gestion de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO). Dans le même sillage, il a souligné l’urgence d’améliorer significativement le cadre de vie et la sécurité dans les zones et sites touristiques mais également de veiller au renforcement permanent de la police touristique pour mieux sécuriser les activités.
Dans la dynamique de développement de l’emploi des jeunes, le Président de la République a demandé au Gouvernement de positionner en priorité le tourisme dans les dispositifs du 3FPT et de la convention nationale Etat-Employeur. Il s’agit aussi de soutenir l’Ecole nationale de Formation hôtelière et touristique ainsi que les centres de formation aux métiers du tourisme. Il a demandé au Ministre du Tourisme et de l’Artisanat et au Ministre des Finances et du Budget d’évaluer, de restructurer et de renforcer le financement du tourisme à travers le réajustement des interventions du crédit hôtelier, mécanisme qui doit asseoir la relance rapide et le développement durable du secteur. Il a, par ailleurs, indiqué au Ministre du Tourisme de travailler en relation avec le Ministre des Transports aériens, le secteur privé et les compagnies aériennes, à l’organisation annuelle au Sénégal, d’un grand salon international du tourisme afin de promouvoir la « destination Sénégal » mais aussi développer le tourisme intérieur.
Le Chef de l’Etat est enfin revenu sur le cinquantenaire de l’Institut sénégalais de Recherches agricoles. Il a saisi cette occasion pour adresser ses chaleureuses félicitations et ses encouragements à l’ensemble des personnels scientifique, technique et administratif de l’ISRA. Il a demandé au Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage et au Ministre des Finances et du Budget d’accentuer le renforcement des moyens d’intervention et la transformation de l’ISRA en vue de consolider la place stratégique de l’établissement public dans la recherche sur les productions végétales, animales et halieutiques, la reconstitution du capital semencier et l’accélération de la mise en œuvre des politiques et programmes de souveraineté alimentaire.
Le Président de la République a félicité l’équipe nationale de « Beach soccer » pour avoir brillamment remporté son huitième titre continental et l’équipe nationale de football U17 qui a assuré sa qualification à la CAN 2025 et remporté le trophée UFOA/A.
Le Chef de l’Etat a informé le Conseil qu’il présidera la journée des Armées au Camp Dial DIOP le vendredi 08 novembre 2024.
Enfin, le Président de la République est revenu sur ses séjours au Royaume d’Arabie saoudite et en République de Türkiye marqués par des échanges fructueux et l’engagement de leurs dirigeants respectifs, Son Altesse Royale Mohamed Ben Salman et le Président Recep Tayyip Erdoğan, à soutenir notre pays dans la mise en œuvre de la « Vision Sénégal 2050 ».
En marge de son séjour en Arabie saoudite, le Président de la République a effectué la Oumra à la Mecque et la Ziara au Prophète Mouhammad (SAS) à Médine. A cette occasion, le Gardien des deux Saintes Mosquées, le Roi Salman Ben Abdelaziz AL SAOUD lui a fait une faveur exceptionnelle en ordonnant l’ouverture de la Kaaba. Cela témoigne des liens privilégiés qui unissent nos deux pays et de la haute estime ainsi que de l’attachement des Autorités saoudiennes pour le Sénégal.
Le Président de la République a aussi apprécié la chaleur et les marques d’attention du Président Erdogan, ainsi que la qualité de leurs échanges qui ont porté, entre autres, sur les voies et moyens d’approfondir le partenariat qui lie le Sénégal et la Türkiye.
AU TITRE DES COMUNICATIONS DES MINISTRES :
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique :
Date de publication
2024-11-06
Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal en Belgique, au Luxembourg et auprès de l’Union européenne, Baye Moctar Diop évoque l’actualité marquée par la migration irrégulière. Dans cet entretien, il aborde les relations qu’entretient le Sénégal avec l’Union européenne en matière de coopération, tout en revenant sur certains projets phares qui ont été financés grâce à l’accompagnement de l’Ue pour lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière, promouvoir l’emploi, entre autres. Aussi revient-il sur les accords de coopération qui lient le Sénégal à l’Ue en lien avec la migration, sur la mobilité africaine avec des instruments de l’Union africaine comme le protocole de libre circulation et celui de la Cedeao relatif à la libre circulation des personnes et des biens. Il n’a pas manqué de revenir sur les bons liens qui existent entre les Sénégalais de sa circonscription et les autorités consulaires, mais aussi le travail des autorités consulaires au profit des Sénégalais de l’étranger, notamment ceux de Belgique et Luxembourg.
Avec quel regard analysez-vous la propension des jeunes Africains, notamment Sénégalais, qui partent des côtes sénégalaises pour tenter de rejoindre l’Europe par la mer ?
Je constate cette vague de départs avec beaucoup d’amertume parce que, de mon point de vue, rien ne justifie les risques que ces jeunes prennent pour tenter de rallier l’Europe. Le Sénégal n’est pas un pays en guerre, leur vie n’y est pas menacée et des opportunités d’emplois ne manquent pas. Je suis convaincu que s’ils mobilisaient autant d’efforts et de risques pour aller en Europe que pour se donner les moyens de réussir au Sénégal, la situation serait autre.
Je souhaite qu’il y ait une vraie mobilisation nationale autour des enjeux et défis de la migration irrégulière. Car il urge de faire comprendre à ces jeunes que par la persévérance et la force de leurs bras, ils peuvent réussir et s’épanouir au Sénégal ; qu’ils constituent notre atout-maître pour le développement économique et social du pays ; que l’idée qu’ils se font de la réussite en Europe ne correspond pas à la réalité ; que pour en arriver à ce niveau de réussite, les jeunes européens eux-mêmes n’ont jamais, par le passé, pris autant de risques dans leur quête de mieux-être ailleurs ; qu’ils ont plutôt besoin d’être formés aux métiers de leurs terroirs, de développer leurs capacités d’auto-emploi et d’auto-entrepreneuriat afin de tirer profit des politiques et programmes publics mis en place par le gouvernement en réponse à leurs préoccupations.
Certains estiment que c’est un échec des politiques, notamment des relations de coopération qu’entretiennent le Sénégal et l’Ue. Quel est votre avis en votre qualité de représentant du Sénégal auprès de l’Ue ?
C’est inexact de dire cela. Pour moi, la raison qui pousse les jeunes à partir par tous les moyens, c’est la quête d’un mieux-être ailleurs qu’au Sénégal. Répondre à une telle préoccupation est de la responsabilité du gouvernement qui le fait, du reste, avec les atouts et contraintes de divers ordres du moment. La coopération peut certes aider à cet effet. Cependant, on ne saurait lui imputer une quelconque responsabilité dans la recrudescence de ce phénomène.
En visite à Dakar en octobre dernier, la Commissaire de l’Union européenne en charge des Partenariats internationaux a informé d’un financement de 30 millions d’euros au Sénégal, s’inscrivant dans le cadre de la prévention de la migration irrégulière. Le gouvernement du Sénégal semble ne pas avoir été au courant d’un tel financement. En votre qualité de représentant permanent au sein de la Commission de l’Ue pour le compte du Sénégal, avez-vous été informé ?
Le gouvernement est forcément au courant puisque l’annonce a été faite à Dakar. Un tel appui financier est fort utile dans le contexte actuel qui voit le gouvernement accentuer ses efforts de lutte contre la migration irrégulière, notamment par la montée en puissance du dispositif mis en place par nos Forces de défense et de sécurité pour combattre le trafic de migrants. A cet égard, tout appui, de quelque nature qu’il puisse être, destiné à renforcer nos équipements de surveillance de nos côtes et de patrouilles en haute mer, est le bienvenu. J’ignore la destination exacte de ces 30 millions d’euros, mais si c’est pour accompagner le Sénégal dans la réalisation de tels objectifs, alors il faut s’en féliciter.
Quelle est la nature des relations entre le Sénégal et l’Ue ?
La coopération entre l’Union européenne et le Sénégal est présentement régie par une stratégie conjointe dont la première phase de mise en œuvre a couvert la période de 2018-2023. La stratégie conjointe sert de cadre de référence pour accompagner le Sénégal vers la réalisation de projets structurants qui relèvent des priorités de politique publique du Sénégal. Il y a ensuite l’Accord de coopération en matière de pêche durable signé en 2019 et dont le terme est fixé à la fin de ce mois de novembre. Il y a enfin un régime commercial préférentiel spécifique faisant du Sénégal le deuxième plus grand bénéficiaire du régime «tout sauf les armes» sur le continent africain. Ce régime commercial préférentiel permet à notre pays de pouvoir exporter sur le marché européen ses produits libres de droits et sans limitation.
C’est au total une coopération multiforme qui couvre différents secteurs tels que l’éducation, la formation, l’économie, le commerce, l’énergie, les transports, la santé, etc. L’Ue figure parmi les partenaires-clés de notre pays dont elle appuie certains projets, à travers l’instrument Global Gateway lancé en 2021 par la Commission européenne. Grâce à cette initiative, l’Ue a soutenu la réalisation du Bus rapid transit (Brt). Elle accompagne également le Sénégal dans sa transition énergétique, à travers le Jetp dont l’objectif est de porter notre mix énergétique à 40% d’ici à 2030. Une autre initiative phare qui mérite d’être mise en relief est le projet Madiba de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) pour la construction d’un nouveau site de production de vaccins au Sénégal. Ce projet est soutenu par la «team Europe» regroupant l’Ue, ses Etats membres, leurs agences de développement et la Banque européenne d’investissement (Bei).
Dans le domaine des infrastructures, on peut encore citer la construction du Pont de Rosso sur le fleuve Sénégal dont l’exécution est en cours avec un crédit de 22 millions d’euros de la Bei. La même Bei a accordé en septembre dernier, un prêt de 30 millions d’euros à la Banque agricole pour accompagner les petites et moyennes entreprises sénégalaises dans le développement des chaînes de valeur agricoles. Ces exemples parmi tant d’autres, témoignent du dynamisme de notre coopération avec l’Ue et ses Etats membres.
Quels sont les accords de coopération qui lient le Sénégal à l’Ue en lien avec la migration dans un contexte de volonté manifeste de l’Ue d’externalisation de ses frontières avec les pays tiers et réaffirmée dans son pacte migration et asile qui doit entrer en vigueur en 2026 ?
Notre coopération avec l’Union européenne sur cette question est matérialisée par un dialogue politique et technique confiant. Ce mécanisme nous permet d’échanger régulièrement et d’aborder toutes les questions en lien avec la migration aussi bien au plan technique qu’au plan politique, en vue d’assurer une gestion concertée des flux de migrants quittant les côtes sénégalaises vers l’Europe. Cette question me permet d’ailleurs de revenir sur une précédente, relativement à la prise en compte de la question migratoire par notre coopération avec l’Ue. Il faut le dire en le soulignant avec force, parce que la lutte contre le chômage des jeunes est une priorité de premier ordre pour le Sénégal. L’Ue (la Commission et ses Etats membres) a plusieurs fois accordé un appui technique et financier à des programmes publics mis en place par le gouvernement pour y faire face.
Il en est ainsi du programme d’appui budgétaire jeunesse doté d’une enveloppe financière de 70 millions d’euros de dons. Il vise à soutenir la mise en œuvre du programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes à travers quatre (04) axes dont un concerne la gouvernance de la migration, la réinsertion des migrants de retour et la réadmission. Ce programme lancé en 2022, est en cours d’exécution. Avant ledit programme, il y a eu les nombreux autres réalisés, au titre du fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, tels que le PlaseprI/Pasped avec pour objectif de réduire la migration irrégulière grâce au soutien au secteur privé et à la création d’emplois au Sénégal. Le Projet d’appui à la réduction de l’émigration rurale et à la réintégration dans le bassin arachidier (Parerba) a également été mis en place dans le cadre de la coopération avec l’Ue, en vue de freiner l’émigration rurale en augmentant les opportunités économiques pour les ménages ruraux. Il y a aussi le Peceren, mis en œuvre dans huit régions du Sénégal pour contribuer à la réduction de la migration irrégulière par le soutien à la résilience des populations, la création d’emplois et l’accroissement des opportunités économiques pour les ménages ruraux.
On peut également citer le programme «développer l’emploi au Sénégal-tekki fii» mis en œuvre dans les régions de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou et Tambacounda par l’Afd, LuxDev et l’adepme pour optimiser les opportunités économiques de ces localités, valoriser les réussites individuelles et proposer des alternatives à la migration irrégulière. Un dernier exemple et non des moindres est le Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd) dédié au soutien des actions de développement local et des initiatives de la diaspora sénégalaise établie dans des pays comme l’Espagne, l’Italie, la France ou la Belgique. Il faut aussi souligner l’importance des accords bilatéraux pour promouvoir la mobilité de la main-d’œuvre signés entre le Sénégal et des Etats de l’Ue, notamment avec l’Espagne, ou encore des programmes de mobilité entrepreneuriale, à l’image du projet-pilote Wecco Entreprendre entre le Sénégal et la Belgique.
Au même moment que l’Ue promeut la migration régulière et le respect de la dignité humaine, l’obtention de visa pour les Africains voire Sénégalais relève d’un parcours du combattant d’une part, et d’autre part elle finance des Etats qui utilisent les fonds européens pour commettre des violations sur des personnes. N-est-ce pas un paradoxe ?
Votre question révèle à elle seule toute la complexité du phénomène migratoire. Elle pourrait être ainsi reformulée : comment endiguer la migration irrégulière sans entraver la mobilité ni violer les droits élémentaires des migrants ? L’Europe et ses partenaires sont bien conscients que ce défi reste entier malgré les efforts consentis au sortir du Sommet de la Valette. C’est dire qu’il va falloir continuer la concertation autour de ces problématiques dans un esprit de compréhension mutuelle qui exclut la xénophobie et le reflexe du tout sécuritaire conduisant à la fermeture des frontières. La migration doit être appréhendée comme une opportunité pour les pays de départ et de destination. Elle appelle une gouvernance concertée qui combat les trafics et optimise ses bénéfices.
Quelle est selon vous la meilleure approche pour une meilleure gestion de la migration tenant compte du fait que la migration africaine vers l’Europe est moins importante que celle qui se fait à l’intérieur du continent ?
A mon avis la complexité de la question migratoire dont les causes comme je l’ai déjà indiqué, ne devraient pas faire l’objet d’une analyse réductrice, justifie la nécessité de multiplier les axes d’intervention en vue de rendre effectives les mesures prises pour freiner les vagues de départs. En plus de la sensibilisation, du renforcement de la gestion des frontières et de la lutte contre les trafics de migrants, il faudrait aussi continuer à prendre en charge les aspirations légitimes des personnes tentées par l’aventure. Cela pourrait passer par la mise en place de programmes dédiés à la formation, l’employabilité et l’entrepreneuriat, ainsi que le renforcement de l’équité territoriale. A cet égard, je me réjouis des efforts du gouvernement et la volonté affichée par les autorités sénégalaises de mieux répondre aux préoccupations des jeunes en les plaçant au cœur des priorités de notre pays.
La politique restrictive de l’Ue avec l’externalisation de ses frontières dans certains Etats africains ne semble pas favoriser une meilleure gouvernance migratoire et ouvre la porte à toutes sortes de trafics. N’est-il pas temps de changer de pratique avec une gestion inclusive de cette problématique, prenant en compte les intérêts de chaque partie ?
Chacun peut avoir un point de vue sur l’externalisation des procédures d’admission et il est évident que le sujet est controversé, même pour les Etats membres. C’est dire que la bonne formule n’est pas encore trouvée. D’où la nécessité de poursuivre le dialogue avec tous les acteurs. Toujours est-il que la prise en charge efficace du phénomène ne pourrait se faire en l’absence de solutions adaptées tenant compte des causes profondes et des défis d’ordres économique, politique, sécuritaire, environnemental qui poussent ces jeunes à prendre tous les risques pour rejoindre l’Europe.
Si maintenant avec tous ces instruments, la libre circulation des personnes n’est pas encore une réalité en Afrique de l’ouest, alors il est légitime de se poser des questions. Le cadre pour faciliter la libre circulation des personnes existe déjà. Ce qui veut dire qu’à priori rien ne s’oppose à la mobilité des citoyens dans l’espace Cedeao. Il faudrait peut-être continuer à sensibiliser les populations sur les opportunités que représente ce large marché d’environ 400 millions de consommateurs et multiplier les initiatives transfrontalières en vue de mieux assurer l’application effective de certaines dispositions communautaires relatives à la libre circulation des personnes.
L’Union africaine à certes un cadre de gouvernance de la migration. Néanmoins, elle ne dispose pas d’une politique migratoire autour de laquelle s’accordent les Etats africains. Au regard de votre expérience professionnelle, quelle est la meilleure approche pour pallier cela et permettre une meilleure mobilité des Africains en Afrique et que les Etats africains ne négocient pas séparément avec les autres organisations du monde ?
L’Union africaine, beaucoup l’ignorent, dispose d’un Protocole sur la libre circulation des personnes. Ledit protocole a été soumis à la signature des Etats membres en 2018 à Kigali lors du Sommet extraordinaire sur la Zone de Libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le fait que le Traité instituant la Zlecaf soit entré en vigueur et que le Protocole sur la libre circulation des personnes qui l’accompagne peine à rassembler le minimum de signatures pour entrer en vigueur, est un énorme problème. Cela démontre que le reflexe sécuritaire et le protectionnisme économique ont une certaine prégnance sur les relations interafricaines. Sur cette question, il serait pertinent de renforcer la voix des peuples africains, leur permettre de parler et d’agir pour eux-mêmes sur les sujets touchant la libre circulation des personnes. L’Ua gagnerait également à s’inspirer de l’expérience des communautés économiques régionales sur la question, tout comme il lui serait utile d’interagir plus fréquemment avec elles sur le sujet en vue d’une prise en charge coordonnée et harmonieuse de la question migratoire.
Souvent les Sénégalais établis à l’étranger se plaignent de l’inaccessibilité de leurs autorités à l’étranger. Est-ce le cas en Belgique ?
Les ambassades et consulats du Sénégal sont investis d’une mission de service public. Ce qui veut dire qu’ils ne sauraient faire l’objet, sans raisons justifiées, d’inaccessibilité pour nos concitoyens. Pour le cas de Bruxelles, mes collaborateurs et moi œuvrons à être le plus proche possible des Sénégalais résidant en Belgique et au Luxembourg. Nous continuons également à travailler pour faciliter davantage l’accès à des services de qualité par l’utilisation des outils digitaux afin de permettre aux Sénégalais vivant dans la juridiction de disposer des toutes les informations pertinentes depuis leur lieu de résidence, sans nécessairement avoir besoin d’effectuer un déplacement.
Nous recueillons aussi les avis partagés sur les différentes plateformes de l’ambassade pour améliorer la qualité du service, mais aussi pour corriger les éventuels manquements soulevés par les usagers. L’ambassade entretient de très bons rapports avec les Sénégalais vivant en Belgique et au Luxembourg. Nous sommes en contact permanent avec toutes les associations qu’elles soient à caractère social, religieux ou autre. L’ambassade soutient les initiatives de nos compatriotes de la Belgique et de Luxembourg, et nous participons, à chaque fois que notre agenda le permet, aux activités organisées par les Sénégalais de la juridiction.
Ils sont au nombre de combien, et bénéficient-ils des initiatives étatiques en leur faveur pour favoriser leurs investissements et/ou leur retour au pays ?
La Communauté sénégalaise en Belgique est estimée à près de 7500 personnes selon les dernières données officielles dont dispose l’ambassade. Nos compatriotes résidant en Belgique, au même titre que les autres Sénégalais de la diaspora, ont accès aux initiatives du gouvernement qui leur sont dédiées. L’ambassade met à leur disposition toutes les informations pertinentes concernant par exemple le Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur ou le Fonds femmes de la diaspora. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les autres services du ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangère pour assurer une prise en charge diligente des dossiers transmis à nos services.
Quel message adressez-vous aux jeunes et familles des jeunes qui pensent que l’Europe est la solution en risquant leur vie ?
Comme message, permettez-moi de relayer les propos du président de la République suite au drame survenu au large de Mbour, le 11 septembre dernier. Sur les lieux du drame et s’adressant aux jeunes Sénégalais tentés par l’aventure, il avait dit : «Il n’y a pas de miracle. Tous les pays sont construits par des êtres humains. Les gens ont connu la guerre, la dictature, la famine, la pauvreté, mais ils sont restés et se sont serré la ceinture pour travailler et changer le visage de leur pays. Ceux qui étudient (les jeunes) doivent avoir la patience et savoir qu’il y a un temps de formation, d’apprentissage, d’acquisition d’expérience, de recherche du travail, avant de considérer qu’il faut aller dans ce péril de l’émigration irrégulière qui en dernier ressort ne doit pas être la solution. Patriotisme, confiance en soi et en son pays, patience, persévérance sont les maître-mots qui se dégagent des propos du président de la République. Je ne saurais leur recommander plus que ça comme viatique pour une vie harmonieuse.
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CULTIVER L'AVENIR : INNONDATION ET DURABILITE POUR UNE INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE PROSPERE.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 23 Octobre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a remercié les populations des régions de Kédougou et de Tambacounda pour l’accueil chaleureux qu’elles lui ont réservé à l’occasion de sa visite de travail de 48 heures. Il a félicité les Ministres des Forces armées, de l’Intérieur et de la Sécurité publique, de l’Energie, du Pétrole et des Mines, de l’Environnement et de la Transition écologique, les Gouverneurs, Préfets et Sous-préfets, les Présidents de Conseil départemental, les Maires et l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité pour la bonne préparation et le déroulement satisfaisant de la tournée. Il a salué les efforts déployés pour assurer la sécurisation des personnes et des biens, mais également l’application effective sur le terrain de la nouvelle réglementation portant suspension des activités minières à 500 mètres des berges de la Falémé. Par ailleurs, il a rappelé au Gouvernement l’impératif de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de mettre en œuvre un programme d’urgence de préservation et de restauration des écosystèmes de la Falémé. Pour clore ce chapitre, il a indiqué l’urgence d’un renforcement de la région de Kédougou en infrastructures administratives, économiques, sociales et culturelles de base afin de mieux valoriser le potentiel exceptionnel de cette localité.
Dans le cadre du suivi de la situation des crues exceptionnelles des fleuves Sénégal et Gambie, le Chef de l’Etat est revenu sur sa visite à Bakel, le samedi 19 octobre 2024, pour manifester la solidarité de la Nation aux populations sinistrées par les crues exceptionnelles du fleuve Sénégal. Il a demandé au Gouvernement, dans l’immédiat, de mettre en œuvre un Programme consolidé de résilience et de solidarité dont la phase d’urgence est dotée d’une enveloppe de huit (8) milliards de fcfa pour apporter une assistance rapide et efficace aux populations sinistrées et déplacées des localités touchées, en particulier dans les départements de Bakel, Podor, Dagana, Matam et Kanel. Il a invité le Premier Ministre à veiller, avec les ministères concernés, à l’exécution des actions préventives et mesures d’accompagnement requises afin d’organiser, sous la supervision et la coordination des autorités administratives, l’assistance adéquate aux populations dans toutes les localités sinistrées.
Le Président de la République a souligné que l’ampleur des crues appelle à une vigilance permanente de l’Etat et à un sens de l’anticipation sur la problématique du relogement durable des populations ainsi qu’à la réorganisation des activités agricoles, économiques, sociales et scolaires dans les localités impactées par les crues et débordements des fleuves Sénégal et Gambie. Dès lors, les services de l’Etat et les Forces de Défense et de Sécurité, doivent être davantage mobilisés dans les zones fortement touchées comme les villages du « Dandé Maayo » dans la région de Matam et les localités actuellement en mode « alerte précoce » comme la ville de Saint-Louis et les villages des départements de Dagana et Podor.
Evoquant la campagne électorale pour les élections législatives du 17 novembre 2024 qui s’ouvre le samedi 26 octobre à minuit, le Président de la République a lancé un appel à tous les citoyens et aux acteurs politiques en vue d’un bon déroulement de la campagne électorale dans la paix, le sens des responsabilités et de l’intérêt supérieur de la Nation conformément aux lois et règlements. Il a demandé au Gouvernement de déployer les moyens nécessaires pour le bon déroulement de la campagne électorale et des élections législatives sur l’étendue du territoire national et à l’étranger. A ce propos, il a exhorté le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à accorder une attention particulière au cas spécial des zones sinistrées par les crues.
Abordant les préparatifs des Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, le Chef de l’Etat a invité le Premier Ministre à prendre toutes les dispositions en vue de l’accomplissement par tous les ministères et autres secteurs concernés des diligences attendues de la partie sénégalaise en terme de réalisation d’infrastructures sportives, routières, ferroviaires, touristiques et logistiques de qualité.
Le Président de la République a rappelé au Gouvernement la nécessité d’une bonne maitrise du budget de l’organisation et d’un suivi permanent de l’agenda de réception des infrastructures découlant du cahier de charges validé avec le CIO. Il a demandé au Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, d’engager avec le CNOSS, un programme national et international de sensibilisation des jeunes et acteurs sportifs et culturels tout en veillant à la préparation adéquate de nos jeunes compétiteurs et à la relance du sport scolaire et universitaire. Il a aussi souligné l’impératif d’améliorer le cadre de vie dans les communes et sites d’accueil des compétitions des JOJ.
Le Chef de l’Etat est revenu sur l’organisation des Etats généraux de l’industrie, du commerce et des PME/PMI et des Etats généraux des transports publics sous la supervision du Premier Ministre, après le lancement réussi de la « Vision Sénégal 2050 ». Il a félicité le Premier Ministre, les Ministres de l’Industrie et du Commerce, des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, des Pêches et des Infrastructures maritimes et portuaires pour l’approche consensuelle et le succès notable de ces assises inclusives de concertation sur les problématiques et l’avenir des secteurs indiqués. Il a demandé au Premier Ministre, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, et aux autres Ministres concernés de veiller à la traduction rapide des recommandations validées des Etats généraux organisés.
Le Chef de l’Etat s’est félicité du rapatriement de nos compatriotes qui vivaient au Liban. Il a salué le rôle déterminant du Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères et de ses collaborateurs dans cette opération.
Enfin, au chapitre de son agenda diplomatique, le Président de la République a informé le Conseil qu’il participera, du 27 au 30 octobre 2024 en Arabie saoudite, au « Forum Future Investment Initiative 2024 » avant d’effectuer, du 31 octobre au 1er novembre 2024, une visite officielle en Türkiye.
Dans sa communication, le Premier Ministre s’est appesanti sur le dispositif de suivi de l’exécution rigoureuse des mesures d’urgence relatives à la riposte et à l’assistance des populations impactées par les crues des fleuves Sénégal et Gambie, prises à l’issue de la réunion interministérielle consacrée à cette question. Il a rappelé que la coordination de l’exécution des plans d’action sectoriels des différents départements ministériels impliqués a été confiée au Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. À cet égard, il a relevé l’impérieuse nécessité de prendre en charge les préoccupations exprimées par les populations et de lui faire la situation quotidienne en vue de la prise de mesures correctives ou complémentaires le cas échéant.
Le Premier Ministre a ensuite porté à la connaissance du Conseil l’état d’avancement satisfaisant des travaux du Comité de Commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, le 1er décembre 1944, présidé par le Professeur Mamadou Diouf. Les travaux de recherche par l’exploitation des sources primaires et secondaires des archives existantes sont bien avancés pour rétablir la vérité historique sur ce tragique événement. Ils seront complétés par une prochaine mission en France pour approfondir la collecte documentaire. Concernant le programme de commémoration, une démarche inclusive a été adoptée avec l’implication active des collectivités et des acteurs culturels nationaux ainsi que des autres pays africains d’origine des tirailleurs.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Présidence de la République :
Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires :
Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique :
Ministère des Finances et du Budget (MFB) :
Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens :
Ministère de la Santé et de l’Action sociale :
Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :
Ministère de la Famille et des Solidarités :
Date de publication
2024-10-23
Le Président de la République a ouvert aujourd'hui au CICAD les États généraux des Transports publics, une étape cruciale pour réinventer le système de transport au Sénégal. Face aux défis de l'insécurité routière, des embouteillages persistants et du manque d'infrastructures, il est temps d'agir avec détermination. Dans son discours, le chef de l’État a souligné que l'insécurité routière n'est pas une fatalité, mais le résultat de manquements humains, nécessitant une introspection collective. Le Président Bassirou Diomaye Faye a également insisté sur l'importance d'un dialogue inclusif pour moderniser nos infrastructures et bâtir un système de transport public plus sécurisé, résilient et efficace, intégrant les nouvelles technologies. Ces consultations visent à établir une feuille de route claire pour relever ces défis et renforcer la compétitivité économique du pays à travers des solutions durables, telles que le développement du chemin de fer et des corridors ouest-africains.
©️ Présidence de la République du Sénégal