Excellences, Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,
- Monsieur le Secrétaire Général de l'Organisation des Nations-Unies,
- Mesdames, Messieurs les Ministres,
- Monsieur le Président de la Commission de l’Union,
- Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et chefs de délégations,
- Mesdames, Messieurs, Chers invités,
En votre nom et au mien propre, je remercie le gouvernement éthiopien pour son accueil convivial et les dispositions prises en appui à l’organisation de notre Sommet.
Je salue et remercie tous les collègues, chefs de délégations et invités ici présents.
Nous tenons nos assises alors que nos pays continuent de subir de plein fouet les effets combinés du réchauffement climatique, d’une crise sanitaire inédite et d’une guerre majeure, qui plonge le monde entier dans une séquence dangereuse et incertaine, dont personne ne peut prédire comment et quand elle finira.
S’y ajoutent l’avancée du terrorisme sur le continent, la persistance de conflits anciens ou nouveaux, et la recrudescence des coups d’Etat ; même si la tenue d’élections libres et transparentes confirme l’ancrage de la démocratie dans nombre de nos pays.
Au cours de mon mandat, je me suis efforcé à soutenir le règlement des différends et accompagner les transitions politiques, avec l’appui de la Commission, et des Communautés économiques et Mécanismes régionaux.
Force est de constater que la pacification du continent reste encore un objectif à atteindre.
J’appelle instamment à la mise en œuvre des engagements du Sommet extraordinaire de Malabo de mai 2022 ; à savoir, rendre opérationnelle la Force africaine en attente, créer une Unité de lutte contre le terrorisme et financer de façon plus conséquente et plus prévisible nos efforts de lutte contre ce fléau.
Cette lutte, comme je l’ai indiqué dans mon adresse à la 77ème Session de l’Assemblée générale des Nations Unies, relève aussi de la responsabilité du Conseil de Sécurité, garant du mécanisme de sécurité collective ; parce que l’avancée du terrorisme en Afrique est une menace à la paix et à la sécurité internationales. Comme il l’a fait ailleurs, le Conseil doit mieux s’engager dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, avec des mandats plus robustes et un financement plus adéquat.
En tout état de cause, le défi de la paix, de la sécurité et de la stabilité du continent nous engage à déposer les armes, et à trouver des solutions pacifiques à nos différends afin de mieux nous consacrer aux tâches de développement économique et social.
Avec la reconfiguration géopolitique du monde, une opportunité historique s’offre à nous de fermer l’ère de l’Afrique des problèmes et ouvrir la voie de l’Afrique des solutions.
Nous en avons tout le potentiel ; parce qu’un continent de 30 millions de Km², plus d’un milliard trois cents millions d’habitants, doté en abondance de toutes sortes de ressources, ne peut être condamné à rester à la traine du monde.
L’émergence de l’Afrique est à notre portée.
Mais pour y arriver, nous devons accorder plus de temps à l’agenda pour le développement économique et social du continent, que nous avons actualisé cette année avec la tenue des Sommets sur :
Ø l’industrialisation et la diversification économique de l’Afrique ; Ø l’accélération de la mise en œuvre de la ZLECAf ;
Ø la masculinité positive, contre les violences faites aux femmes et aux filles ; Øl’agriculture et la sécurité alimentaire ;
Øenfin le financement des infrastructures.
Ces thématiques rappellent les urgences auxquelles nous devons nous attaquer afin de réaliser l’Afrique que nous voulons pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour les générations futures.
En raison de la persistance des violences faites aux femmes et aux filles, et de notre grand retard en matière d’infrastructures, j’appelle l’Union à prendre des décisions urgentes pour la mise en œuvre des conclusions des rencontres de Dakar sur ces deux thématiques.
S’agissant de la 2èmeConférence de Dakar sur l’agriculture et la sécurité alimentaire (Dakar 2), co organisée par le Sénégal et la BAD du 25 au 27 janvier dernier, sous le thème "Nourrir l’Afrique, souveraineté alimentaire et résilience", la participation record de haut niveau en a fait un sommet orienté vers l’action, pour une l’Afrique qui se donne enfin les moyens de se nourrir par elle-même et contribuer à nourrir le monde.
Ainsi, sur la base de leurs programmes prioritaires, plusieurs pays ont signé avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux des Compacts visant à stimuler la production, la transformation et le commerce agricoles, pour un montant total de 36milliards de dollars annoncés, dont 10 milliards de la BAD.
J'exprime notre gratitude à tous nos partenaires bilatéraux et multilatéraux pour leurs contributions.
Je remercie vivement notre frère Akinwumi Adesina, Président du Groupe de la BAD, pour l’enthousiasme et le leadership avec lesquels il continue de mobiliser la BAD pour aider à libérer le potentiel agricole du continent et mettre fin à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur. Les excellents résultats de Dakar 2 en témoignent.
Je suis sûr que nous pouvons compter sur lui pour la mobilisation effective des financements annoncés.
Afin d’assurer le suivi adéquat de la conférence, je recommande que le Sommet endosse la Déclaration de Dakar sur la souveraineté alimentaire et la résilience, et instruise la Commission de travailler à sa mise en œuvre en collaboration avec la BAD.
Il serait tout aussi indiqué d’intégrer dans le même processus le suivi de la Déclaration conjointe sur la sécurité alimentaire issue du Sommet Etats-Unis -Afrique de décembre dernier.
A cette fin, j’ai mis en place une task force conduite par l’ancien Premier Ministre Hailemariam Desalegn qui travaille déjà avec la Commission et la partie américaine sur la mise en œuvre des objectifs de la Déclaration.
Il s’agit, à court terme, d’assurer à nos pays l’approvisionnement en produits céréaliers et en fertilisants, aux conditions normales du marché.
A cet effet, nous pourrions utiliser la plateforme ATEX en collaboration avec AFREXIMBANK afin de faciliter les transactions.
A moyen et long termes, la Déclaration de Washington nous engage à travailler avec la partie américaine et d’autres partenaires, pour améliorer les performances agricoles du continent dans tous les aspects, y compris les infrastructures.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
L’Afrique que nous voulons, c’est aussi une Afrique qui réfléchit par et pour elle-même ; une Afrique qui sait ce qu’elle veut et ce qu’elle vaut ; une Afrique pleinement intégrée dans la gouvernance mondiale, et qui s’engage avec ses partenaires dans une éthique relationnelle réinventée, fondée sur des partenariats co-construits et respectueux de la diversité des valeurs de cultures et de civilisations.
C’est le plaidoyer que j’ai porté en votre nom au 6ème Sommet Europe-Afrique de Bruxelles, au Conseil de l’OCDE à Paris, au Sommet du G7 d’Elmau, à la TICAD 8 de Tunis, à l’Assemblée générale des Nations Unies, à la COP 27 de Sharm El Sheikh, au Sommet du G20 de Bali et au 2ème Sommet Etats-Unis-Afrique à Washington.
A toutes ces étapes, j’ai réaffirmé qu’en ces temps de mutations profondes, travailler ensemble requiert une autre façon de penser le monde, une autre façon d’agir entre partenaires respectueux de leurs valeurs communes et de leurs différences.
Sur la gouvernance mondiale, il est clair que la réforme du Conseil de Sécurité ne connait pas encore d’évolution significative.
Par contre, s’agissant de la gouvernance économique et financière mondiale, je suis heureux d’annoncer que le processus d’adhésion de l’Afrique comme membre de plein droit du G20 est en bonne voie, suite aux démarches que j’ai effectuées dans ce sens aussitôt après ma prise de fonction.
A ce jour, 10 des 20 membres du Groupe nous ont exprimé leur soutien ; notamment et dans l’ordre chronologique : l’Union Européenne, la France, l’Afrique du Sud, la Chine, la Russie, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis d’Amérique, le Japon, la Turquie et la Grande Bretagne.
En votre nom, je leur renouvelle nos chaleureux remerciements pour ce soutien amical et solidaire. L’Afrique s’en souviendra.
J’espère que les autres membres du Groupe rejoindront cet élan consensuel pour que l’adhésion de l’Afrique soit actée au prochain sommet du G20 en Inde.
D’autres défis non encore résolus demandent une prise en charge continue.
Je pense à l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette et à la réallocation partielle des Droits de Tirage spéciaux. L’une et l’autre, censées accompagner nos efforts de résilience et de relance économique, restent encore dans l’impasse. Je pense à la transition énergétique juste et équitable, qui nous permet d’exploiter nos ressources disponibles, pour satisfaire nos besoins d’industrialisation à des coûts compétitifs et assurer à nos pays l’accès universel à l’électricité dont plus de 600 millions d’africains restent encore privés.
Je pense à la perception exagérée du risque d’investissement en Afrique.
Dans mon adresse de prise de fonction du 5 février 2022 ici même, je disais que nos économies sont sous financées et mal financées,parce que nos pays continuent de payer de façon injuste des taux d’intérêt trop élevés,à cause d’un systèmeinéquitable d’évaluation du risque d’investissement.
Cela a été confirmé par plusieurs études, dont le Rapport 2022 sur le financement du développement durable publié en avril 2022, qui a relevé en termes explicites la sévérité des Agences vis-à-vis des pays du Sud et leur relative indulgence à l’égard des pays industrialisés.
Ainsi, en pleine pandémie en 2020, 18 des 32 pays africains évalués par au moins une des grandes agences ont vu leur notation dégradée ; soit 56% contre une moyenne mondiale de 31%.
A l’inverse, et je cite le Rapport : « Les pays développés, qui ont connu une augmentation de leur dette et un ralentissement économique beaucoup plus important, ont largement échappé aux dégradations, ce qui renforce leur accès à un financement de marché abondant et abordable ». fin de citation.
Le document relève en outre la défiance des Agences de notation vis-à-vis de l’Initiative de suspension du service de la dette, pourtant décidée de façon consensuelle par le G20, instance habilitée en la matière.
Plusieurs pays africains ont ainsi vu leur notation mise sous surveillance, avant même leur participation à l’Initiative ; ce qui a contribué à aggraver la perception du risque dans ces pays et à dégrader leur notation ; comme si les agences s’érigeaient en instance de régulation au-dessus des Institutions intergouvernementales.
C’est pourquoi le Rapport recommande l’adoption de « méthodologies transparentes afin de ne pas miner la confiance dans les notations ».
Je rappelle que cette étude qui fait autorité a été réalisée par unesoixantaine d’institutions multilatérales, dont le FMI, la Banque mondiale, le Comité de Bâle sur la supervision bancaire, l’Association internationale des régulateurs de l’assurance et le Conseil de stabilité financière.
Tout cela montre que nos efforts de développement ne pourront prospérer tant que perdurent certaines règles et pratiques de la gouvernance économique et financière mondiale.
Certes, nous avons la responsabilité première de créer les conditions de développement de nos pays, mais notre sort dépend aussi d’institutions et règles d’après-guerre qui ne prennent pas suffisamment en compte les besoins et intérêts de nos pays.
J’appelle, par conséquent, les pays membres de l’Union et la Commission à participer activement à l’Initiative de Bridgetown sur la réforme de l’architecture financière mondiale, dont l’agenda 2023 prévoit six rendez-vous entre les réunions du FMI et de la Banque mondiale en avril, et la COP 28 en décembre.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
Au terme de mon mandat, je voudrais vous exprimer toute ma gratitude pour votre confiance.
Je remercie particulièrement notre frère Moussa Faki Mahamat pour son leadership et son soutien.
J’y associe l’ensemble des membres de la Commission.
Servir notre continent a été pour moi un privilège et une grande fierté, parce que je crois en une Afrique unie, une Afrique debout, une Afrique au travail, une Afrique en paix et confiante en son avenir.
Cela me détermine à rester encore plus motivé, au front du combat pour l’Afrique, partout, pour tout et tout le temps ; parce que c’est la responsabilité que nous confère l’héritage du panafricanisme, pour réaliser le rêve des pères fondateurs et les aspirations de nos peuples.
Je souhaite plein succès à nos travaux et à mon successeur.
Vive l’Afrique ! Vive l’Union Africaine !
Je vous remercie.
CICAD Diamniadio, 2 février 2023
Excellence, Monsieur le Président Paul Kagame, Président en exercice du Comité d’orientation du NEPAD, cher frère,
Excellence, Monsieur Aïmene Benabderrahmane, Premier Ministre de la République algérienne démocratique et populaire,
Excellence, Monsieur Mostafa Madbouly, Premier Ministre de la République arabe d’Egypte,
Excellence, Monsieur Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Madame la Présidente du haut Conseil des Collectivités territoriales,
Monsieur le Président du Conseil économique, social et environnemental,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, chefs de délégations et Représentants d’Institutions et organismes internationaux,
Mesdames, Messieurs les Représentants du secteur privé national et international, dont notre ami et partenaire Sultan bin Sulayem, Chairman de Dubai Ports World,
Chers invités, mesdames, messieurs,
Une semaine après la 2e Conférence internationale de Dakar sur l’agriculture, le Sénégal se réjouit d’accueillir ce 2e Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique.
Je souhaite la bienvenue et un agréable séjour à nos hôtes.
Je te remercie particulièrement, cher Paul, pour ton leadership dynamique à la Présidence du Comité d’Orientation du NEPAD ; et je salue l’intérêt constant que tu as toujours accordé à la promotion des infrastructures en Afrique. Il y a un an tu étais avec nous ici à l’occasion de l’inauguration du stade Président Abdoulaye Wade.
Je remercie nos frères, les Présidents Abdelmadjid Tebboune, d’Algérie, et Abdel Fattah al Sissi, d’Egypte, d’avoir bien voulu envoyer des délégations de haut niveau, conduites par les Premiers Ministres Benabderrahmane et Madbouly pour les représenter à ce Sommet.
Merci cher frère Moussa Faki, d’être encore parmi nous, une semaine après le Dakar II de l’Agriculture.
On ne le dira jamais assez : l’infrastructure, c’est le nerf du développement, et le fil conducteur de l’intégration ; parce que c’est elle qui soutient l’activité économique et assure la mobilité indispensable au processus d’intégration.
Or, en Afrique, notre déficit en infrastructures physiques et numériques reste encore élevé.
Ainsi, malgré la disponibilité d’abondantes sources d’énergie qui aident à éclairer le monde, plus de 600 millions d’africains n’ont pas encore accès à l’électricité.
Et dans nombre de nos pays, le transport routier et ferroviaire reste encore problématique.
Il en est de même pour le transport aérien, où, pour voyager d’un pays à un autre, on est parfois obligé de sortir du continent.
Pour les infrastructures numériques, malgré les progrès enregistrés, le taux de connexion sur le continent reste encore faible : 36 % contre une moyenne mondiale de 62,5 %.
On pourrait multiplier les exemples.
C’est pour remédier à cette situation que l’Union Africaine, le NEPAD et la BAD ont lancé en juillet 2010 à Kampala, le Programme de développement des Infrastructures en Afrique (PIDA), pour stimuler la réalisation de projets transfrontaliers dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’eau et des TIC entre autres.
Quatre ans plus tard, en juin 2014, nous avons tenu à Dakar le premier sommet sur le financement du PIDA, et lancé un Plan d’action prioritaire de 16 projets.
Dans la même foulée, Africa 50 a été créée en tant que plateforme d’investissement dans les infrastructures, pour passer de la vision à l’action.
En dépit de nos difficultés structurelles et des effets de la pandémie COVID-19, l’Afrique est en chantier.
A titre d’exemple, avec un prêt de la BAD, le Sénégal et la Gambie se sont associés pour réaliser en 4 ans seulement le pont de la Sénégambie sur le fleuve Gambie.
C’est une doléance de 40 ans que nous avons ainsi satisfaite depuis janvier 2019, en assurant la fluidité du transport entre les deux pays, et vers les régions sud du Sénégal.
Et en novembre 2021, le Sénégal et la Mauritanie ont lancé le chantier du pont de Rosso, sur le fleuve Sénégal, qui sera réalisé en 30 mois, avec le concours de la BAD, de l’Union Européenne et de la Banque Européenne d’Investissement.
Ce pont est un chaînon du processus d’intégration africaine en tant que partie intégrante du corridor transfrontalier Tanger-Casablanca-Nouakchott -Dakar-Abidjan -Lagos.
Ailleurs sur le continent, je sais que les mêmes efforts de construction d’infrastructures d’interconnexion par des financements publics se poursuivent dans l’esprit du NEPAD. Il faut s’en féliciter.
Je n’oublie pas le rôle essentiel du secteur privé, dont le mérite est de montrer que les infrastructures en Afrique peuvent également être rentables.
Je citerai à titre d’exemple le méga projet de Port en eau profonde de Ndayane, adossé à une zone économique spéciale, que le Sénégal développe à quelques kilomètres d’ici, en partenariat avec DP World, pour un coût global de 837 millions de dollars dans la première phase, pour atteindre plus d’un milliard dans la 2e phase. C’est le plus grand investissement privé de l’histoire de notre pays.
Thank you, Chairman Sultan. We are proud of our partnership.
C’est pour encourager ce partenariat public-privé que nous tiendrons prochainement le Forum invest in Sénégal sous l’égide de l’Agence pour la Promotion de l’Investissement et des grands Travaux (APIX).
Mesdames, Messieurs,
Les progrès du continent en matière de construction d’infrastructures sont réels. Mais ses défis le sont tout autant.
En Afrique, les infrastructures restent encore sous-financées en volume et mal financées en termes de taux d’intérêt et de délais de remboursement.
Selon le dernier Rapport annuel du Consortium pour les infrastructures en Afrique, publié en décembre, le financement des infrastructures en Afrique s’élevait à 81 milliards de dollars en 2020, contre 100 milliards en 2018.
Je rappelle que le Consortium pour les infrastructures en Afrique a été mis en place en 2005 à Gleneagles, au sommet du G8 d’alors (G7 aujourd’hui). Il rassemble autour de la BAD, les principaux partenaires bilatéraux et les banques de développement actives sur le continent.
Il est vrai que l’impact de la pandémie a freiné nos efforts sur les infrastructures, avec le ralentissement de l’activité économique et la réorientation des dépenses publiques vers des urgences sanitaires et sociales.
Mais, même sans ces difficultés conjoncturelles, l’Afrique a toujours payé cher ses projets à cause de taux d’intérêt élevés.
En outre, pour des financements aussi lourds et des infrastructures de longue durée, nos pays sont souvent tenus de rembourser leurs dettes dans des délais souvent courts, à quelques exceptions près.
Il faut reconnaitre et saluer les efforts des partenaires bilatéraux et multilatéraux, en particulier les banques de développement, dans le financement des infrastructures en Afrique.
En même temps, la problématique du financement restera entière tant que perdurent les règles et pratiques de la gouvernance économique et financière mondiale qui entravent l’accès de nos pays à des ressources conséquentes, et à des conditions soutenables.
Je pense, entre autres, aux notations abusives des agences d’évaluation et à la perception du risque d’investissement en Afrique, toujours plus élevée que le risque réel.
Tout au long de mon mandat à la tête de l’Union Africaine, j’ai constamment posé le débat, notamment à l’OCDE, au G7, au G20 et aux Nations Unies sur les conditions de financement de nos économies, en particulier pour les infrastructures.
Il me semble important de continuer à porter le plaidoyer dans le cadre des échanges sur la réforme de l’architecture financière mondiale.
Mais nous devons aussi relever les défis de la planification et de l’ingénierie technique et financière des projets pour les rendre bancables.
Ainsi, 61 % des 69 projets du 2e Plan d’action prioritaire du PIDA n’ont pas encore fait l’objet d’études de faisabilité pour être susceptibles d’attirer des investisseurs privés.
Il y a lieu de créer une synergie entre les banques multilatérales de développement, les partenaires techniques et financiers, et le Fonds de préparation des projets du NEPAD pour améliorer les études de faisabilité des projets prioritaires.
J’espère que la présentation des 20 projets sélectionnés dans le cadre des boardroom sessions pourra servir de cas d’école pour aider à lever les obstacles sur ces différentes étapes.
En même temps, nous gagnerions à apprendre les uns des autres en échangeant davantage nos expériences en matière de préparation, d’exécution et d’exploitation de projets.
C’est cela aussi une des finalités de ce Sommet dont je déclare maintenant ouverts les travaux. Je vous remercie de votre attention.
Dakar abrite depuis la 2e Conférence internationale de Dakar sur l’agriculture, sur le thème : Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience. Une rencontre qui se tient en présence de plusieurs chefs d’Etat, de chefs de gouvernement, du SG des nations –Unies, M. Antonio Guterres, mais aussi et surtout du Président Michael HIGGINS d’Irlande, dernier pays non régional à adhérer à la BAD, pour en devenir le 81e membre. Une participation qui , selon le chef de l’Etat Macky Sall, « marque tout l’intérêt que nous accordons, ensemble, au secteur vital de l’agriculture, pour en faire une source de résilience conjoncturelle, mais surtout une base de souveraineté alimentaire à long terme». Le chef de l’Etat a également salué la présence du Président du Groupe de la BAD, co organisateur de la conférence, «pour la priorité élevée qu’il continue d’accorder à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. De toute évidence, cette priorité est devenue aujourd’hui une urgence de première nécessité, alors que nos pays subissent de plein fouet l’effet combiné du changement climatique, de la pandémie et d’une guerre majeure» a souligné le chef de l’Etat.
Selon le Rapport mondial sur la crise alimentaire en 2022, jusqu’à 205 millions de personnes à travers le monde pourraient faire face à l’insécurité alimentaire. S’y ajoutent la pénurie d’engrais et la hausse vertigineuse des prix qui plombent la production agricole. Cette crise sans précédent, dira Macky Sall « nous édifie sur l’urgence pour notre continent de mettre fin à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur, d’apprendre à se nourrir par lui-même, et mieux encore, de contribuer à nourrir le monde. Nous en avons le potentiel. Nous sommes 1,4 milliard d’habitants établis sur plus de 30 millions de km2, avec plus de 60% des terres arables non exploitées de la planète et d’abondantes ressources hydriques. C’est d’ailleurs tout le paradoxe d’un continent qui continue d’importer l’essentiel de ses produits alimentaires» a dit Macky Sall. Pour renverser la tendance, le chef de l’Etat rappelle, la Déclaration de Maputo de juillet 2003 qui avait souligné que pour transformer le potentiel agricole de l’Afrique en réalité, il faut allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture. A titre d’exemple, au chef de l’Etat de relever qu’au Sénégal la part des investissements agricoles dans le budget général d’investissement s’élève à 12%. De plus, en deux ans l’Etat a augmenté de 75% le financement de la campagne agricole d’hivernage, afin d’accélérer sa marche vers la souveraineté alimentaire. A l’échelle africaine, le président en exercice de l’UA, Macky Sall a salué le Plan d’urgence de la BAD sur la sécurité alimentaire qui a permis de mobiliser à ce jour 1,6 milliard de dollars en faveur de 30 pays, dont 15 ont déjà procédé au décaissement. Ainsi, dira Macky Sall, « Il est tout aussi heureux que Dakar II soit un Sommet orienté vers l’action, avec la signature de Compacts de livraison de produits alimentaires et agricoles afin de stimuler la production et le commerce de ces produits. En outre, je rappelle à l’attention de notre conférence la Déclaration conjointe sur la sécurité alimentaire issue du Sommet Etats-Unis-Afrique de décembre dernier, visant deux objectifs principaux».
En effet, selon lui, à court terme, « il s’agit de répondre aux besoins immédiats d’importation d’engrais et de produits alimentaires aux conditions normales du marché. A moyen et long termes, la Déclaration nous engage à travailler ensemble, et de concert avec d’autres partenaires, en vue d’améliorer de façon durable l’investissement dans le secteur agricole pour assurer la souveraineté alimentaire de notre continent. » a dit le chef de l’Etat, président de l’UA
Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 04 janvier 2023, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a présenté, à nouveau, ses meilleurs vœux au Gouvernement, à nos compatriotes et aux hôtes étrangers qui vivent au Sénégal.
Le Président de la République a invité le Gouvernement à faire de 2023 une année de paix, de stabilité, de solidarité et de consolidation des performances économiques et sociales du Sénégal dans l’esprit du « fast track ».
Revenant sur son message à la nation du 31 décembre 2022, le Chef de l’Etat a rappelé la nécessité d’intensifier les réalisations sectorielles dans la dynamique du Plan Sénégal émergent (PSE).
Le Président de la République est revenu sur le bilan de certaines réalisations majeures de l’Etat, tout en indiquant des priorités de l’action gouvernementale en ce qui concerne plusieurs secteurs et ministères.
A cet effet, le Président de la République a demandé au Premier Ministre, sur la base des orientations et des évaluations des programmes et projets exécutés ou en cours, de proposer, un plan d’action du Gouvernement sur l’année 2023 qui sera examiné et validé en Conseil des ministres.
En conséquence, le Chef de l’Etat a rappelé la nécessité de veiller à l’exécution optimale de la loi de finances pour l’année 2023, en particulier des programmes ministériels et d’anticiper sur toutes les procédures de passation de marchés conformément au nouveau Code entré en vigueur.
En outre, le Président de la République a indiqué au Gouvernement, l’urgence de finaliser l’agenda législatif et réglementaire de l’année ; de programmer et de préparer les conseils interministériels habituels ; et de planifier l’exécution, à date, des investissements prioritaires régionaux issus des Conseils présidentiels et Conseils des ministres territorialisés.
Le Chef de l’Etat a rappelé le marqueur de l’action du Gouvernement avec une orientation sociale forte par une focalisation sur la lutte contre la vie chère, la baisse des loyers, le renforcement de la solidarité nationale et l’accélération de la mise en œuvre des programmes d’équité sociale et territoriale (Bourses de sécurité familiale, couverture sanitaire universelle, accès universel eau et électricité, désenclavement, autonomisation économique des femmes, PUDC, PUMA, PROMOVILLES, PACASEN urbain et rural …).
A cet effet, le Président de la République a rappelé au Gouvernement, l’impératif de veiller au paiement, à compter de janvier 2023, des bourses de sécurité familiale (revalorisées de 10.000 FCFA et portées 35.000 FCFA par trimestre) aux familles concernées.
Dans cet esprit, le Chef de l’Etat a demandé au Gouvernement, en cette nouvelle année de maintenir la jeunesse, l’emploi, l’entreprenariat et l’insertion comme des urgences sociales primordiales. Ainsi, le Président de la République a exhorté le Premier Ministre à veiller à la coordination optimale de la mise en œuvre du programme « XEYU NDAW NI », notamment dans ses volets formations, recrutements spéciaux, les financements de la DER/FJ et fonctionnalité des Pôles Emploi et Entreprenariat des Jeunes et des Femmes dans les départements.
Abordant l’accélération de la réalisation des projets présidentiels prioritaires, le Président de la
République a demandé au Gouvernement d’avoir une attention spéciale sur le suivi de :
En cette année phare pour le secteur du pétrole et du Gaz, avec le début de l’exploitation des ressources nationales d’hydrocarbures, le Chef de l’Etat a informé le Conseil de la convocation prochaine d’un COS-PETROGAZ (Conseil d’orientation stratégique sur le pétrole et le gaz) afin de faire la situation sur les projets pétroliers et gaziers et leurs impacts à court, moyen et long termes sur la vie économique et sociale du Sénégal.
Revenant sur le renforcement de l’Etat de proximité avec les résultats notables des tournées économiques et des conseils des ministres territorialisés, le Chef de l’Etat a réitéré ses remerciements et félicitations aux populations de la région de Tambacounda pour leur accueil chaleureux et leur mobilisation exceptionnelle.
Le Président de la République a aussi félicité le Ministre de l’Elevage et les acteurs du secteur pour le succès de la Journée nationale de l’Elevage organisée à Tambacounda.
Le Chef de l’Etat a réitéré ses félicitations et encouragements à l’Administration territoriale pour la bonne organisation de sa tournée économique effectuée avec le Gouvernement, du 26 au 30 décembre 2022, qui a fini de confirmer l’impératif d’une gestion de proximité des urgences économiques et sociales des zones visitées.
Dans le même temps, le Président de la République a demandé au Premier Ministre et aux ministres sectoriels d’accélérer - par des visites régulières et un suivi au quotidien sur le terrain - l’exécution des projets publics dans les régions, en relation avec les représentants de l’Etat, les collectivités territoriales et les élus nationaux.
Le Chef de l’Etat a rappelé la nécessité de consolider un Etat territorial dynamique et performant avec les acteurs territoriaux par la maitrise exhaustive des projets déployés dans les territoires sur l’initiative de l’Etat ou des structures non étatiques.
A cet effet, le Président de la République a demandé au Gouvernement de préparer le lancement dans les meilleurs délais d’un vaste programme national de construction et de réhabilitation des bâtiments et édifices publics abritant les services déconcentrés dans les circonscriptions administratives.
Clôturant ce sujet, le Chef de l’Etat a informé le Conseil de la tenue des Conseils présidentiels et des Conseils des ministres territorialisés, en février 2023, respectivement dans les régions de Thiès et de Sédhiou.
Abordant le climat social et du suivi des affaires intérieures, le Président de la République a insisté sur les points suivants :
Sur son agenda diplomatique et le suivi de la coopération et des partenariats, le Président de la République a rappelé la nécessité de veiller à la bonne conduite du processus préparatoire du Sommet sur l’agriculture (Dakar Il) que Ie Sénégal co-organise avec la BAD du 25 au 27 janvier 2023 et sur l’exécution du projet « Smart Sénégal ».
Dans sa communication, le Premier Ministre est revenu sur le suivi de l’activité gouvernementale en évoquant :
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :